Elle était là, cette petite fille remplie de couleur et d’amour. Cailloux après cailloux elle peignait ces amulettes comme des cadeaux de protections pour les habitants de son village. Il y avait bien un amoureux, des plus romantique qui venait, se cacher pour roucouler sagement.
Mais, puisqu’il y a toujours un mais, toujours des épreuves dans le plus simple des bonheurs, elle devait se marier.
Ce mariage ferait d’elle une femme, qui s’occuperait de ses enfants, de son mari et de sa maison. C’est ce que font les femmes. Les coloriages, ce n’est que pour les fillettes.
Et aimer, choisir la personne qui nous accompagnera ce n’est pas pour elle, pas ici, pas dans cette vie.
Privée d’amour. Interdite de s’aimer à travers l’art et interdire de s’aimer à travers son amoureux. Alors quoi?
Le début des festivités a commencé, les couleurs, les tissus, les bijoux, la fête bat son plein et elle, elle s’éloigne peu à peu d’elle même. Inconsolable et loin de toute liberté.
Au loin, il y a une rivière où les pierres d’eau ne manquent pas et où il y a un rendez-vous. Ce rendez-vous qu’elle n’aurait manqué pour rien au monde et auquel aujourd’hui elle met fin.
Incapable de s’aimer elle-même, comment pourrait elle continuer à accepter l’amour de celui qui l’aime tant?
Étrangère à cette vie de femme qui lui était imposée, loin de l’énergie d’amour qui autrefois la berçait elle continuait malgré tout à retourner à la rivière. Mais il n’était plus là. Elle lui avait demandé de partir et il l’avait fait...
Alors, dans un dernier effort, elle remplit son sceau d’eau, trop d’eau et perdit le sang qui venait bercer son enfant. Et enfin dans un dernier souffle ils s’en allaient, loin de toute cette vie et sans son amour-propre.
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